La baisse est légère mais notable par rapport au quatrième trimestre 2023, quand le taux moyen culminait à 4,18%. Elle marque surtout à l'échelle du trimestre un mouvement inverse de celui constaté depuis deux ans.
Le marché du crédit immobilier a en effet changé de visage depuis le début de l'année 2022, lorsque les taux moyens étaient à peine supérieurs à 1%.
La hausse des taux de la Banque centrale européenne (BCE) pour contrer l'inflation est venue tout chambouler: elle a renchéri le coût de l'argent pour les banques, qui ont répercuté ce surcoût à leurs clients pour conserver leurs marges.
Le taux donné par Crédit Logement, fruit d'un retraitement sur la base de données partielles, est légèrement différent de celui de la Banque de France, qui a une vision exhaustive mais avec un léger retard: il était de 4,11% au mois de février selon cette dernière, mais avait amorcé lui aussi une baisse par rapport à la marque précédente, en janvier.
Ces taux s'entendent hors frais et assurance. Tous frais compris, le taux était entre janvier et mars de 4,79% sur 20 ans et plus, selon la Banque de France.
Pour un prêt de 100.000 euros sur 25 ans, cela représente un coût du crédit de plus de 55.000 euros, trois fois plus qu'il y a deux ans, une donnée que les candidats à l'achat doivent intégrer dans leur projet.
Les prix de l'immobilier n'ayant pas baissé d'autant, le marché se retrouve grippé. La production de nouveaux crédits à l'habitat (hors renégociations) est tombée à 7,3 milliards d'euros au mois de février, selon la Banque de France, un plus bas depuis près de dix ans.
Le gouvernement et certains parlementaires cherchent des solutions pour faire repartir la machine. Ainsi le député Renaissance Lionel Causse porte une proposition de loi, examinée à l'Assemblée nationale le 29 avril, visant à réformer le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF), qui édicte entre autres des règles encadrant l'octroi de crédit immobilier.
"Le problème du logement, c'est qu'il est trop cher (...), c'est là-dessus qu'il faut agir", lui avait rétorqué le président de la commission des Finances de l'Assemblée Eric Coquerel (LFI) mercredi dernier.
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