Doté d'un profil commercial, le trentenaire s'est inscrit à la quatrième promotion d'un "bachelor" (niveau bac+3) en alternance. Il grossira les troupes des conseillers en agence de la première banque française, qui recrute par centaines.
La première matinée est consacrée à la rencontre entre étudiants, répartis par tables aux noms évocateurs (CAC40, Nasdaq...) et à la présentation de l'encadrement, dans l'excitation d'un jour de rentrée.
Découverte du client, produits d'épargne et de crédits, évaluation des risques, obligations réglementaires... Pendant un an, les étudiants apprendront le métier de banquier, alternant une semaine de cours, partagée entre l'École supérieure de la banque et les locaux de BNP Paribas dans le XIXe arrondissement de Paris, et trois semaines en agence.
La banque a fait le choix début 2022 de créer son propre centre de formation d'apprentis (CFA), comme avant elle le Crédit Agricole (Difcam), Orange ou La Poste.
Avoir la main sur la formation permet "de la rendre plus opérationnelle, plus pratique, plus teintée BNP Paribas", explique à l'AFP le directeur de l'école, Frédéric Aubineau.
L'alternance permet selon lui un meilleur taux de rétention des étudiants embauchés, fidèles à l'employeur qui leur a mis le pied à l'étrier. L'étudiant bénéficie lui dès son premier jour des avantages d'un grand groupe: comité d'entreprise, politique d'intéressement et de participation...
BNP Paribas met ses poulains dans les meilleures conditions pour leur séminaire d'intégration de quatre jours, sur le campus Louveciennes (Yvelines), un parc de 23 hectares abritant deux châteaux dont la banque est propriétaire, à quelques kilomètres de la capitale.
Besoins criants
Le groupe forme des jeunes et moins jeunes titulaires du baccalauréat jusqu'au master, en Ile-de-France, mais aussi à Bordeaux, Marseille et Lille, sans forcément d'expérience bancaire. Elle vise 600 étudiants à la rentrée 2025-2026.
Il faut dire que ses besoins sont énormes, notamment pour les postes de conseiller bancaire, avec 500 à 600 postes à pourvoir chaque année rien qu'en grande région parisienne.
La profession a de plus en plus besoin de sang neuf pour combler les départs massifs (retraite, démissions...). En 2022, un salarié bancaire sur sept en poste au 1er janvier ne l'était plus au 31 décembre, selon l'Association française des banques (AFB).
Les conditions de travail peuvent s'avérer difficiles en agence: l'Observatoire des métiers de la banque relevait en juin dernier pour certains postes une augmentation de la charge de travail en agence due à la réglementation et des difficultés à tenir la cadence des objectifs commerciaux.
Cela n'a pas effrayé Alyssa Thomasson, 23 ans, qui travaille déjà au sein de BNP Paribas au poste de gestionnaire de paie. "J'ai eu envie d'élargir mes horizons dans la banque", explique-t-elle.
"Ce qui m'attire, c'est le contact client", complète Zidane Touati, 25 ans, passé par la Société Générale et la Banque populaire. "On n'est pas seulement banquier, on est aussi assureur, parfois assistante sociale", note-t-il.
Si la banque peut rencontrer des difficultés de recrutement, ce n'est pas le cas de l'école, assure M. Aubineau, qui a reçu pour la formation "bachelor" de l'année civile 2024 plus de 400 CV.
Les candidats doivent justifier d'un bac+2, réussir un certain nombre de tests, individuels puis en groupe, avant d'être acceptés.
Tous ne resteront pas in fine chez BNP Paribas: la moitié des étudiants inscrits à la première promotion de septembre 2022 poursuit son chemin en dehors du groupe, et il en serait de même pour la deuxième, commencée en janvier 2023.